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Mehdi Messaoudi : “J’ai eu l’honneur d’avoir une chanson à mon nom de la part des supporters”
Alors que le football est logiquement à l’arrêt et que la période est au confinement pour nos joueurs, dirigeants et staffs sportifs ou administratifs, le GF38 vous propose, pendant cette période, d’aller à la rencontre d’ anciens du club.
Début de la série avec Mehdi Messaoudi, défenseur central grenoblois de 2011 à 2013.
Parler de Mehdi Messaoudi sans associer Faycal Lebbihi serait presque une faute professionnelle tellement les deux compères étaient, et ce encore aujourd’hui, très proches. Formés ensemble à l’AS Saint-Etienne, le duo a débarqué en même temps au GF38. En 2011, alors que le club vient de déposer le bilan et repart en CFA2 (aujourd’hui “N3”). Le délai est court et seulement 12 joueurs (dont 3 gardiens de buts) sont disponibles pour l’ouverture de la saison à Corte, en Corse. Ce jour-là, Grenoble crée l’exploit de l’emporter (0-2) grâce à des buts d’Abdellah Zoubir et de Faycal Lebbihi. Mehdi Messaoudi termine lui sur une jambe ! “La semaine avant le match j’ai ressenti une douleur à la cuisse. Le coach Olivier Saragaglia m’avait laissé le choix de jouer ou pas. Mais je ne pouvais pas lâcher l’équipe qui partait au courage alors j’ai strappé, chauffé, pris des anti-inflammatoires et j’ai réussi à tenir le match comme j’ai pu” se rappelle-t-il. L’aventure d’une saison parfaite était lancée. “Sans mentir ni paraître hautain, on a senti très rapidement qu’on avait une équipe de fous et qu’il ne pouvait rien nous arriver. Je te dis ça parce qu’en plus de bien jouer, on aimait bosser et comme disait le coach on mettait le bleu de chauffe quand il le fallait”.

Après une première place, direction le CFA (N2). “Ça reste une année de frustration pour moi car on avait perdu certaines valeurs et finalement, c’est Strasbourg qui est monté” se rappelle Messaoudi, qui a ensuite quitté le club. “Les rapports n’étaient plus les mêmes avec Olivier que je considère malgré tout comme un des meilleurs coachs que j’ai pu avoir.”
Mais, indéniablement, depuis son départ de la capitale des Alpes, le parcours de Mehdi Messaoudi ressemble à un chemin de croix : des belles paroles de clubs Marocains (2013) sans finalement réelles propositions, une belle relance en N3 à Aurillac (2013) pour rebondir en N2 à Martigues (2014) mais quitter le club à cause de soucis internes, un essai à Nottingham Forest en D2 anglaise, une nouvelle aventure en N2 au Pontet (2015) qui doit s’achever avant la fin puisqu’il doit rentrer à Nice au chevet de sa maman,malade. Le football n’est plus une priorité lorsque la saison suivante, en 2016, la réserve de l’OGC Nice, dernière de sa poule de N2, cherche un joueur d’expérience pour l’aider à se maintenir. Tout en restant près de sa maman, il se donne à fond : “Sur la phase retour, on termine 2e du classement donc ça nous suffit pour nous maintenir. A titre personnel, j’ai rapidement hérité du brassard de capitaine”. Et puis? Rien derrière! Direction alors le FC Villefranche-Saint-Jean-de-Beaulieu (N3) puis Marseille-Consolat (N2)…dont le projet tourne rapidement au vinaigre avec la création de l’Athletico de Marseille (2019). Retour cette fois définitif à Nice. D’abord à l’AS Moulin, le club de son quartier qu’il aide à faire monter en R2. Pour ensuite “boucler la boucle” avec Farid Tabet, son ex-formateur à l’AS Cannes qui ne l’a jamais lâché et le recrute à l’Entente Sportive du Cannet-Rocheville (R1). “C’est une nouvelle vie qui a commencé. J’ai découvert le monde du travail comme vendeur dans un grand magasin de bricolage. C’est une autre façon de voir les choses mais j’ai trouvé des collègues et une équipe au tops.” Et sur le terrain vert? “Mon corps n’était pas prêt à enchaîner les deux. J’ai eu des soucis au mollet donc je n’ai joué que deux matchs : un avant la trêve hivernale puis un avant le Coronavirus”.
Un parcours des plus tumultueux que ne méritait pas forcément Mehdi Messaoudi, dont le personnage ne sera, dans la capitale, pas oublié.



Le mot de la fin de Mehdi Messaoudi :
“J’ai que des bons souvenirs de Grenoble. J’ai connu de super joueurs dont beaucoup ont terminé pros. J’ai gardé des contacts avec certains comme Faycal (Lebbihi) évidemment mais aussi Manu Perez ou Abdellah Zoubir. Je n’oublie pas ceux qui étaient dans l’ombre comme Maria la cuisinière, Nicole, Boob, Hamid le jardinier ou encore Greg l’intendant et Monsieur Garcin. Pour finir, je suis obligé de parler des supporters qui resteront dans mon cœur. J’ai eu l’honneur d’avoir une chanson en mon honneur et j’avais reçu un accueil incroyable quand j’étais revenu jouer au Stade des Alpes avec Martigues. C’est la plus belles des reconnaissances. Refaire une seule saison ici, même en amateur, serait un rêve…“



Photo : Alain Thiriet
Rédaction : A.S